Détournement

J’utilise de la barbotine, argile diluée habituellement utilisée pour assembler des pièces en modelage, comme peinture. Je dépose cette matière sur des carreaux de grès sombre. Installée en lisière de forêt, au bord de la rivière, je me laisse imprégnée par les ondulations de l’eau et du vent. Debout, face à mon support installé horizontalement, je transcris cette vibration du vivant en jouant avec la fluidité et la dynamique de la barbotine avec des objets, détournés également : une carte bancaire, une raclette à vitre, une éponge de carreleur. Ces outils insolites prolongent mon geste et impriment une forme à la matière, transcription graphique des forces du vivant.